Une série de dessins qui s’est transformé à la fin en un livre que j’ai appelé La Peau du Chaos. Ca faisait longtemps que je n’avais pas dessiné, aussi après une période d’échauffement, de réchauffement pour être plus précis, car il fallait faire revenir à la surface tout ce que je savais faire en dessin. A force on se retrouve là où on avait abandonné et puis ça s’accélère, tout ce qui a été fait en dehors du dessin, les films, etc, nourrit rapidement le dessin. On est à ce moment quand commence cette série.
J’ai repris le dessin comme un retour au source, aux origine de l’art, au chaos primordial. Il fallait recommencer à zéro pour retrouver le moteur, retrouver la lumière dans cette période où pas à pas je m’enfonce un peu plus profondément dans la dépression. Cette lumière ne sera pas là pour me guider hors de la déprime, mais elle va l’éclairer. On se trouve ici dans un monde aux formes archaïques, dans chaque forme on peut y reconnaître plus ou moins un animal, un humain , une chimère, un totem; mais tout ceci avec une netteté sidérante, presque aveuglante. On est bien là dans une vision dépressive, des formes plus ou moins molles mais aux contours nets et saillants.